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LES FABLES
LE RENARD ET LE BUSTE (IV, 14).


Guill. Tardif intitule cette fable : « d’un Regnart et d’une teste. » J’en supprime les deux tiers qui n’ont rien à faire avec la fin.

Regnart... advisa l’ostel d’ung paintre,ouquel avoit plusieurs sortez et differentes manières de ymages, et la entra pour regarder quelle image luy seroit propice en sa chapelle . Si tost qu’il fust entré, trouva une teste de loup, laquelle estoit de marbre, faicte et taillée par curieulx et industrieux artifice, car elle estoit tiree sur le vif si proprement que on eust peu dire au premier sault que la dicte teste estoit toute vive. Maistre regnart, qui la dicte teste speculoit et regardoit tres diligemment, apres ce qu’il eust ainsi tout bien regardé et spéculé, commença à dire en la présence de ceulx qui là estoient : « O teste, tant tu as esté faicte par grand sens et exquise subtilité de engin humain, tant tu es décorée et embelie par subtil artifice, et touttefois il n’y a point de sens en toy de utilité ni de prouffit ».

Sens moral. — ... Beauté exteriore, artificielle ou naturelle ne vault se on n’a quelque science ou vertu en sa pensee interiore .

(Guill. Tardif, Apol. de Laurent Valla, 183, Marchessou.)


Sonnet de Gourval dans les Exercices de ce