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LES FABLES
LE JARDINIER ET SON SEIGNEUR (IV,4).

 
V. 53. — Ce sont là jeux de prince.

Les éditeurs expliquent ce proverbe par un passage tiré de l’Apologie pour Hérodote. Il n’était pas hors de propos d’y ajouter ce souvenir : « Le jour de la visite que fit la reine Christine à l’Académie (11 mars 1658, l’assassinat de Monaldeschi était tout récent), c’est Mézeray qui, faisant l’office de secrétaire, lut, à l’article jeu du dictionnaire, cette locution proverbiale qui lit rire, dit-on, la rincesse : « Jeux de prince, qui ne plaisent qu’à ceux qui les font ». (Sainte-Beuve, Caus. du lundi, VIII, 182.)

Bonaventure des Périers avait usé de ce proverbe avant H. Estienne : « Il en vouloit fort aux moines et moinesses, et prenoit son passe-temps à leur jouer plusieurs tours qui estoyent (comme on dit en proverbe) jeux de prince, c’est a dire jeux qui plaisent a ceux qui les font ». (Nouvelle CXII, bibl. elz.)