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LES FABLES
LE COQ ET LE RENARD (II, 15).


Le gopil passa desouz un roche, si garda amont e vist un columbe seer en haut, vers ki le gopil dit : « Mout plus beal vous serreit ici aval entre les bestes giwer en la lande, qe de seer amont entre les freides pierres. — « Veire, » fet l’autre « vous ne estez pas touz mes freres, ne jeo ne m’affye pas en vous. — Si poez » dit le gopil « tut surement : les lettres sont venuz de la court le roy qe touz serroms de un acord, e nul ne fra grevance a autre desornemès. » A ceo vynt un chivaler od quatre levererz suantz. « A Dieu ! » fit le gopil al columbe, « jeo prent mon congé de vous, beal cosyn, jeo ne ose plus demorir. — Si frez, » dit-il, « ils sont nos freres ; pensez de ce final acord fet entre nos bestez. — Nanil » dit le gopil, « jeo ne sui pas certeyn qe les chienz ont veu les lettres, quar ils sont envious ».

(Nicole Bozon, Contes moralisés, 84, A. T.)


Cette fable comme on le voit, ne diffère guère dans l’ensemble de celle de La Fontaine :

Le renard par bois errant

Va querant

Pour sa dent tendre pasture,
Et si loin en la fin va,

Qu’il trouva

Le coq par mesaventure.


Le coq de grand peur qu’il a

S’envola