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LES FABLES


LE CHÊNE ET LE ROSEAU (I, 22).


Même sujet dans le 8e apologue de Laurent Valla, intitulé dans la traduction de Guillaume Tardif :

D’ung Roseau de marais et d’un Olivier

Certain procès et desbat se meut entre le Roseau et l’Olivier pour raison de certaine controversie qu’ilz avoient sur certaine disputation de leur constance, force et firmité.

L’olivier increpoit le Roseau et luy disoit pour injure et opprobre que de constance, force ne vertu, n’avoit-il point, pour ce qu’il vacilloit et plioit a tous vens. Ledict Roseau ne respondoit rien, ains enduroit ledict a opprobre paciemment jusques certain temps. Advint un jour assés tost apres les dites injures, qu’il se sourdit un grant et merveilleux vent, par l’impulsion et vehemence duquel ledit Roseau fut agité et meu d’une part et d’autre sans ce touttefois qu’il fust en rien dommaigé, ains retournoit toujours en ung estat. Mais ledit Olivier qui les paroles et opprobres avoit improperés au dict Roseau, ne peut résister a la violence et impétuosité du dict vent, qui tout le froissa et rompit.

(Apol. de Laurent Valla, 163, édit. Marchessou.)


  V. 30. — Et fait si bien qu’il déracine

Celui de qui la tête au ciel était voisine,

Et dont les pieds touchoient à l’empire des morts.


« Autant que ce grand arbre s’était poussé en haut,