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LES FABLES



LE LOUP ET L'AGNEAU (I, 10).


Le lou et le moton laverent lur pieez en ewe corant. Lors dit le lou [au motoun] : « Vous avez trublee le ewe que fust avant si clier. — « Nenil, » dit l’autre ; « [ceo ne put estre en nule manere] ; vous estez amont de moy, dount vostre lavure descent a moy. — Veir ! ribaud, » fet l’autre, « me avez respondu en tiel manere ? e te mesderrai : vous verretz tost ceo que jeo frai. » Et hape le moton a lui e son mantel lui tolly.

(Nicole Bozon, Contes moralisés, 67, A. T.)


V. 1. — La raison du plus fort est toujours la meilleure.


Autrement dit : « La force prime le droit. » Il y a bien dans H. Estienne, Précell., 210, un vieil adage plus moral qui contredit ce proverbe : « Force n’est pas droit » : mais qui donc s’en est jamais soucié ?