Page:Delboulle - Anacréon et les Poèmes anacréontiques, 1891.djvu/175

Cette page n’a pas encore été corrigée

<poem>

— 159 —

De Bacchus : bref sans la fleur d’elle Nulle chose ne se dit belle. L’aurore a de roses les dois, Les Nymphes des eaux & des bois En ont les bras, & la Cyprine En porte la couleur pourprine. Elle profite aux langoureux. Aux malades & aux fiévreux, Mesme a ceux que la mort cruelle A mis en la nuid éternelle.

Elle dompte & force le temps, Et retient en ses plus longs ans L’odeur de la fresche jouvance. Or fus donc chantons sa naissance, Et comme elle a premièrement En terre pris accroissement. Quand Venus encor rousoyante Dessus l’écume blanchissante Apparut au milieu de l’eau, Et quand Pallas hors du cerveau De Jupiter, toute animée, De telle en pied faillit armée, La terre fort féconde alors Heureusement poussa dehors Le germe sacré de la Rose Qu’elle avoit en son sein enclose : Industrieux enfantement ! Puis tous les Dieux ensemblément L’arroserent du sainct breuvage Qu’ils ont aux cieux pour leur usage.