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De la rosee, aussi contente Qu’est une princesse puissante, Tu fais de ta doucette vois Tressaillir les monts & les bois.

Tout ce qu’apporte la campagne, Tout ce qu’apporte la montagne, Est ton propre : au laboureur Tu plais sur tout, car son labeur N’offenses ny portes dommage N’a luy, ny a son labourage. Tout homme estime ta bonté, Douce prophète de l’Esté !

La Muse t’aime, & t’aime aussi Apollon, qui t’a fait ainsi Doucement chanter: la vieillesse Comme nous jamais ne te blesse,

O sage, o fille terre-née, Aime-chanson, passionnee Qui ne fus onc d’affection, Franche de toute passion, Sans estre de sang ny de chair, Presque femblable à Jupiter.

(Rémi Belleau)

Ronsard applique au rossignol les premiers vers de cette ode :

Si tost que tu as beu quelque peu de rosee. Soit de nuict, soit de jour, ès fueilles d’un buisson,