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AMOUR PIQUÉ D’UNE ABEILLE Pris de Theocrite (i).
Amour un jour, cupide et envieux S’achemina en un lieu de plaisance, Ou y avoit d’abeilles abondance, Pour dérober leur miel délicieux;
Mais en voulant de ses dois précieux Sonder leur ford, une sur luy s’avance Fort rudement, et tellement l’ofFence Qu’il s’en vola despit & furieux.
« Comment font mal (va-il dire a sa mère. Se lamantant de sa douleur amere) Mouches à miel, si petits animaux ? »
Venus adoncq’ ainsi luy respondit : « Et toy, qui n’est qu’un enfançon petit, Ne fais-tu pas, mon amy, tant de maux ? »
(Jacques Bereau, Poésies, 208, édit. Jouaust.)
(i) Les éditeurs de Jacques Bereau, J. Hovyn de Tran- chère et R. Guyet, se sont reunis pour mettre cette note « La pièce est d’Anacréon, et non de Theocrite ».