Page:Delboulle - Anacréon et les Poèmes anacréontiques, 1891.djvu/137

Cette page n’a pas encore été corrigée

Droit au cœur (comme tu dis) fait,

Combien sont navrez davantage

Ceux qui sont espoinds de ta rage,

Et qui sont blessez de ton trait ? »

(Rémi Belleau.)


PLAINCTE D’AMOUR A VENUS

Amour, Bizet, en plourant

S’en vint naguère courant

Vers la royne de Cythere,

Et luy dict : ma douce mère,

Voy, je te pry, dans ma main

Ceste navreure inhumaine.

Que m’a faict en ceste plaine

Un oiselet inhumain.


C’est cet oiselet qui bruyt

Un murmure, quand la nuict

Cède a la clarté nouvelle,

Que le villageois appelle,

Ce me semble, mouche à miel.

Et qui suce aux prez encore

Au reveiller de l’Aurore

L’humeur qui tumbe du ciel.


Il est comme un papillon,

Mais il porte un aiguillon.