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— I04 — Si tu me peux conter l’ardeur Des amans et leur peine dure, Je te feray le seul conteur, Magny, des amours que j’endure.

Conte d’un rang premièrement Deux cens que je pris en Touraine ; De l’autre rang, secondement. Quatre cens que je pris au Maine.

Conte, mais jette prés à prés Tous ceux d’Angers et de la ville D’Amboise, et de Vendosme après, Qui se montent plus de cent mille.

Conte après six cens à la fois Dont à Paris je me vy prendre ; Conte cent millions qu’à Blois Je pris dans les yeux de Cassandre.

Quoy ! tu fais les contes trop cours ! Il semble que portes envie Au grand nombre de mes amours ; Conte-les tous, je te supplie.

Mais non, il les vaut mieux oster, Car tu ne trouverois en France Assez de gettons pour conter D’amours une telle abondance. (Ronsard, Odes, t. II, 439, Bibl. elz.) I