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Lorsque Bacchus entre chez moy, Je sen le soin, je sen l’esmoy S’endormir, & ravy me semble Que dans mes coffres j’ay plus d’or, Plus d’argent & plus de thresor Que Mide ne Crœse ensemble. Je ne veux rien sinon tourner Par la dance & me couronner Le chef d’un tortis de lierre ; Je foule en esprit les honneurs, Et les estats des grands seigneurs A coups de pied j’écraze à terre. Verse-moy doncq’ du vin nouveau. Pour m’arracher hors du cerveau Le soin par qui le cœur me tombe ; Verse donc pour me l’arracher. Il vaut mieux yvre se coucher Dans le lict, que mort dans la tombe.

(Ronsard, Odes, II, 435, Bibl. elz.)


QUAND BACCHUS ENTRE EN MOY, etc.

Quand Bacchus entre en moy S’endort tout mon esmoy, Et lors bien il me semble Que Cresus je ressemble, N’ayant autre souhait Sinon chanter dehait