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souvent sur des chemins de traverse plus ou moins rocailleux, sur des routes, comme on le voit dans le midi de la France ; elle l’est au moins pour les onglons externes des quatre pieds si ce n’est pour tous. Sans elle, la corne s’use, s’amincit, devient flexible, tendre, le pied douloureux arrivé à ce point, ces animaux ne peuvent servir à un travail exigeant quelque force. Il faut alors, outre les accidents qui peuvent survenir, les nourrir à l’écurie, ce qui entraîne une double dépense.

Mathieu de Dombasle, d’après M. Magne, approuve la ferrure des ruminants : « Mes bœufs, dit-il, sont toujours ferrés des quatre pieds, et j’ai fait établir chez moi un travail pour cet usage. Avant que j’eusse pris ce parti, il y avait constamment un ou deux boiteux à l’écurie et souvent pour huit, quinze jours. La ferrure est indispensable pour les bœufs dont on veut tirer un service constant. Lorsqu’on néglige ce moyen, continue M. de Dombasle, je conçois que le service de ces animaux puisse réellement coûter plus cher que celui des chevaux ; car alors on peut calculer, en terme moyen, qu’on perd au moins le quinzième du travail de chaque bête. »

Bon nombre de propriétaires du Midi éloignés du maréchal, ont fait construire, comme de Dombasle, un travail dans leur propriété où l’on va ferrer leurs animaux.

M. Hamont (loc. cit.), dit encore : « En Égypte, les bœufs ne sont pas ferrés, et eux seuls, cependant, font tous les travaux de la terre. » Et Grognier, d’après le même auteur, rapporte que : « dans le Lyonnais, le Charolais, parmi les bœufs employés aux charrois, les uns sont ferrés des deux onglons, d’autres des quatre, et beaucoup enfin ne sont pas ferrés ; ces derniers, dit Grognier, ne m’ont pas paru plus souvent affectés de maladies du pied. »