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qui s’en sont occupés, ont négligé la ferrure. Le peu de traités spéciaux, comme le Parfait Bouvier de Boutrolle, le Manuel Bouvier de Robinet, le Traité de pathologie bovine de Rodet, de Lafore, de Gellé, etc., s’occupent seulement des maladies, de l’élevage, etc., mais sans parler de la ferrure. L’Allemagne, l’Italie, l’Angleterre ne sont pas plus riches que nous à ce point de vue. Les médecins Ramazini, Sauvages, Vicq-d’Azir, n’ont décrit que certains cas pathologiques. Absorbés par l’étude spéciale de quelques maladies du bœuf, ils ont dû négliger celle de sa ferrure.

But. Utilité. Le but de la ferrure sur l’espèce bovine reconnu par divers auteurs, est de préserver l’usure de la corne qui constitue ses onglons. Dans certains cas, comme le dit M. Rey[1], elle peut concourir à la guérison de quelques maladies du pied, mais elle sert rarement à remédier aux défauts de l’aplomb.

L’usure est parfois si grande, qu’on a vu des bœufs, en troupeaux, par suite des marches forcées, avoir les chairs des pieds à nu, meurtries et déchirées quelquefois jusqu’aux os. Cela se produit d’autant plus vite, que la corne de la sole est peu épaisse et que ces animaux marchent avec lenteur. C’est surtout avant les chemins de fer, que ces inconvénients de la marche se montraient souvent (M. H. Bouley, Dictionnaire pratique de médecine et de chirurgie). On pourrait encore le voir sur les troupeaux de ces animaux, obligés de marcher pour approvisionner les armées en campagne.

Cette ferrure est indispensable, comme le fait remarquer M. Magne[2], pour les animaux de cette espèce qui passent

  1. Traité de maréchalerie, art. Ferrure du bœuf, p. 487.
  2. Traité d’hygiène appliquée, t. II, p. 236.