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soir déferrés des deux pieds antérieurs, après avoir hersé une partie de la journée sur des terres travaillées. Cela étonne quelquefois les propriétaires, mais on peut y remédier en mettant des fers un peu courts aux pieds de devant.


Ferrure anormale. Le nombre de fers pathologiques employés dans l’espèce bovine est bien restreint, si on le compare à celui du cheval. Le seul qui soit, pour ainsi dire, employé est le fer à pince prolongée signalé par M. Rey et dont Rainard a donné la description dans ses leçons. Ce fer, imaginé pour les bœufs huchés, est formé d’une seule pièce qui sert pour les deux onglons en même temps ; il porte une rangée d’étampures à chaque rive externe. Cette plaque présente dans son milieu une échancrure correspondant à la fente du pied, où l’on soude des pinçons ou des prolongements qu’on rabat sur la paroi. Il peut être employé pour empêcher les onglons de s’écarter et favoriser la cicatrisation des plaies de la région interdigitée. Mais, comme nous l’a dit M. Gourdon dans ces leçons, une fois la guérison obtenue, il faut revenir le plus tôt possible à la ferrure ordinaire. En effet, M. Magne[1] fait remarquer que, lorsqu’on emploie ce fer, non dans un cas de maladie du pied, les deux onglons restent assujettis, immobiles, la marche est mal assurée et l’animal est sujet aux glissades.

Enfin, quelquefois on relève au talon ou à la pince du fer un crampon peu élevé, soit pour changer l’appui du pied dans certaines maladies, soit pour empêcher les animaux de glisser. Dans ce dernier cas, c’est surtout en hiver qu’on doit les employer. On a voulu imiter, dit M. Rey (loc. cit.), les divers fers à bosse, à patin, à charnière, etc., du cheval, mais inutilement. Il en est de même du fer à dessolure par

  1. Loc. cit.