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n’avions pu sentir la présence d’un calcul dans le canal de l’urèthre. Il est vrai que, par suite de la grande inflammation, il nous avait été impossible de trouver la verge, depuis la région testiculaire jusqu’à sa partie antérieure. Alors, après nous être rendu compte de cette situation, nous conclûmes que nous n’avions vu sur aucun ouvrage, ni nulle part, ni entendu professer que l’affection calculeuse pût déterminer un engorgement du fourreau. Avant de décider si nous opérerions, pour empêcher la rupture de la vessie, nous questionnâmes de nouveau le bouvier, dont la réponse nous mit un peu sur la voie de la vraie maladie. La veille, l’animal avait subi la ferrure après son repas, et pendant tout le temps il s’était livré à des mouvements désordonnés. Ce renseignement nous fit fortement présumer que nous avions à faire à une inflammation du fourreau et non à une affection calculeuse. Notre but n’est pas de décrire la maladie, il nous suffit d’avoir cité une cause très grave qui, plus souvent qu’on ne le pense, peut la déterminer. D’ailleurs, nous n’oserions en faire la description après celle, si remarquable et si détaillée, faite par notre savant professeur M. Lafosse, dans le journal vétérinaire. Nous ferons seulement observer que, malgré tous les soins que nous y apportâmes, nous ne pûmes empêcher l’infiltration de l’urine dans le tissu cellulaire et même la chute par gangrène d’une partie de ce tissu. Nous sommes portés à croire que ce qui empêcha la rupture de la vessie, ce furent les quelques incisions que nous pratiquâmes dans l’engorgement. L’urine s’écoula pendant une quinzaine de jours par les ouvertures artificielles au bout desquels elle suivit sa voie naturelle ; dans un mois et demi la guérison fut complète.

Pour le deuxième animal, en voyant l’engorgement, les renseignements nous étant fournis et après nous être assuré