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que le pauvre animal reste une ou deux heures suspendu par les deux sangles. Il faut ensuite considérer qu’au bout de quelque temps, la sangle de derrière ne reste pas tendue et large ; en effet, pendant qu’elle supporte le bœuf, elle est située entre deux plans inclinés, et par suite dans un angle aigu. Alors ses bords se rebroussent et la sangle finit par ressembler et agir comme une simple corde.

Le premier accident que nous ayons constaté, il y a environ deux ans, était sur un bœuf qui fut conduit, après son repas, chez le maréchal pour être ferré. Fixé comme d’habitude, ferré même assez rapidement, il se débattit pendant tout le temps que dura l’opération. Nous ignorons s’il avait été trop soulevé sur les sangles (ce qui est présumable) ; mais toujours est-il qu’une fois rendu à l’écurie, on reconnut bientôt qu’il était malade ; il resta ballonné, ne rumina pas de toute la journée et refusa de manger. Destiné à être livré à la boucherie (on soupçonnait une lésion interne), à l’autopsie, on trouva une rupture de la partie supérieure et postérieure gauche du rumen. L’ouverture présentait environ une longueur d’un décimètre et demi. Ne pourrait-il pas se faire que, dans un cas semblable, si la panse ne se déchirait pas, il y eût rupture du diaphragme ? L’animal fixé au travail et soulevé par les sangles est dans une position telle, que ses intestins sont fortement portés en avant et pressent sur cet organe.

La maladie la plus grave qui, selon nous, puisse résulter de l’emploi du travail, est l’inflammation du fourreau.

M. Lafosse, qui nomme cet état pathologique : Inflammation aiguë, adhésive de la muqueuse du fourreau, invoque, avec raison, cette cause. « En effet, dit-il, l’animal mis au travail, pour subir la ferrure, a son fourreau qui éprouve des frottements réitérés sur la sangle postérieure ; surtout