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Le fer ainsi ajusté présente une concavité sur sa face supérieure, laquelle doit faciliter son application. La partie du bord externe qui est pourvue d’étampures doit être à peu près horizontale.

Instruments de ferrure. Les instruments employés pour ferrer le bœuf sont les mêmes que ceux qui servent pour le cheval. Ils comprennent le brochoir, le boutoir, les tricoises, le rogne-pied, la râpe et le repoussoir ; ces deux derniers sont moins employés que chez le cheval.

Dans certains ateliers de maréchalerie où l’on a à ferrer, dans quelques heures, de nombreux troupeaux de bœufs qui sont dirigés vers les grands centres de population et destinés à la boucherie, on se sert pour couper la corne d’un instrument particulier, espèce de cisaille qui ressemble jusqu’à un certain point aux morilles en fer des maréchaux. Il se compose de deux branches réunies entre elles par une charnière, et qui se meuvent l’une sur l’autre à la manière d’un compas. Immédiatement en arrière de la charnière, ces deux branches sont tranchantes, aiguisées en couteau et destinées à couper la corne. Après les lames, tout le tiers postérieur de la branche est arrondi et constitue le manche. Les lames sont un peu pliées sur plat et leur courbe représente la forme du pied paré et prêt à recevoir le fer.

Tenant un manche dans chaque main, on écarte ces dernières et l’instrument s’ouvre ; alors, avec les tranchants, on embrasse toute la partie de corne qu’on a jugé nécessaire de couper et on l’enlève d’un seul coup. Il y a économie de temps en employant cet instrument, lorsque surtout on a à ferrer des onglons très longs, mais il est difficile de bien le manier. L’ouvrier qui sait à peine s’en servir n’enlève pas assez de corne du premier coup et il est obligé d’y revenir.