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CHANT DEUXIÈME

Les Limbes



Comme un vain rêve du matin,
Un parfum vague, un bruit lointain,
C’est je ne sais quoi d’incertain
     Que cet empire ;
Lieux qu’à peine vient éclairer
Un jour qui, sans rien colorer,
À chaque instant près d’expirer,
     Jamais n’expire.

Partout cette demi-clarté
Dont la morne tranquillité
Suit un crépuscule d’été,
     Ou de l’aurore,
Fait pressentir que le retour
Va poindre au céleste séjour,
Quand la nuit n’est plus, quand le jour
     N’est pas encore !

Ce ciel terne, où manque un soleil,
N’est jamais bleu, jamais vermeil ;
Jamais brisé, dans ce sommeil
     De la nature,
N’agita d’un frémissement
La torpeur de ce lac dormant,