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V

Les Funérailles du général Foy


Rome, villa Paolina.

 
Non, tu ne connais pas encor
Ce sentiment d’ivresse et de mélancolie
Qu’inspire d’un beau jour la splendeur affaiblie.
Toi qui n’as pas vu les flots d’or,
Où nage à son couchant un soleil d’Italie,
Inonder du Forum l’enceinte ensevelie
Et le temple détruit de Jupiter Stator !

Non, tu ne connais pas l’irrésistible empire
Des beautés qu’il déploie au moment qu’il expire,
Si tes yeux n’ont pas vu son déclin vif et pur,
Qui s’éteint par degrés sur Albane et Tibur,
Verser les derniers feux d’une ardeur épuisée
A travers le brillant azur
Des portiques du Colisée !

Sur le mont Janicule et ses pins toujours verts,
Tu meurs, mais dans ta gloire ; on t’admire, on te chante ;
Tu meurs, divin soleil, au milieu des concerts
De cette Rome plus touchante
Qui pleure ta clarté ravie à ses déserts.

Du trône tu descends comme elle ;
Jadis ses monuments t’égalaient en splendeur :