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Depuis l’heure où, donnant un maître à des héros,
Rome enfanta César, la nature épuisée
Pour créer son pareil s’est longtemps reposée.
La voilà derechef condamnée au repos.
Respirons sous les lois, et, mieux instruits que Rome,
Profitons, pour fonder leur pouvoir souverain,
Des siècles de répit promis au genre humain
Par l’enfantement d’un seul homme.

Défends ta liberté, ce sont là mes adieux !
France, préfère à tout ta liberté chérie ;
Adieu, doux ciel natal, terre où j’ouvris les yeux !
Adieu, patrie ! adieu, patrie !



II

Trois Jours de Christophe Colomb


En quarantaine.

 
« En Europe ! en Europe ! —Espérez ! —Plus d’espoir ?
« — Trois jours, leur dit Colomb, et je vous donne un monde
Et son doigt le montrait, et son œil, pour le voir,
Perçait de l’horizon l’immensité profonde.
Il marche, et des trois jours le premier jour a lui ;
Il marche, et l’horizon recule devant lui ;
Il marche, et le jour baisse. Avec l’azur de l’onde
L’azur d’un ciel sans borne à ses yeux se confond,