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Guerre, guerre aux tyrans ! Nochers ! Fendez les flots !
Du haut de son tombeau Thémistocle domine
Sur ce port qui l’a vu si grand ;
Et la mer à vos pieds s’y brise en murmurant
Le nom sacré de Salamine.
Guerre aux tyrans ! Soldats, le voilà ce clairon
Qui des perses jadis a glacé le courage !
Sortez par ce portique, il est d’heureux présage :
Pour revenir vainqueur, par là sortit Cimon.
C’est là que de son père on suspendit l’image !
Partez, marchez, courez, vous courez au carnage,
C’est le chemin de Marathon !

O sommets de Taygète, ô débris du Pyrée,
Ô Sparte, entendez-vous leurs cris victorieux ?
La Grèce a des vengeurs, la Grèce est délivrée,
La Grèce a retrouvé ses héros et ses dieux !



IV

Tyrtée aux Grecs


 
« Le soleil a paru : sa clarté menaçante
Du fer des boucliers jaillit en longs reflets.
Les guerriers sont debout, immobiles, muets ;
Ils pressent de leurs dents leur lèvre frémissante.
Tous, pleins d’un vague effroi qu’ils ont peine à cacher,
Attendent le péril, sans pouvoir le chercher.
Moment d’un siècle ! Horrible attente !
Ah ! Quand donnera-t-on le signal de marcher ?

Vieillard, garde ton rang… Mais il court, il s’écrie :