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Le germain triomphant s’enivrait avec eux
Au pied du laurier de Virgile.

La Liberté fuyait en détournant les yeux,
Quand Parthénope la rappelle.
La déesse un moment s’arrête au haut des cieux ;
« Tu m’as trahie ; adieu, dit-elle,
Je pars. — Quoi ! Pour toujours ? — On m’attend. — Dans quel lieu ?
— En Grèce. — On y suivra tes traces fugitives.
— J’aurai des défenseurs. — Là, comme sur mes rives,
On peut céder au nombre. — Oui, mais on meurt ; adieu ! »



II

Aux Ruines de la Grèce païenne


 
Ô sommets de Taygète, ô rives du Pénée,
De la sombre Tempé vallons silencieux,
Ô campagnes d’Athène, ô Grèce infortunée,
Où sont pour t’affranchir tes guerriers et tes dieux ?

Doux pays, que de fois ma muse en espérance
Se plut à voyager sous ton ciel toujours pur !
De ta paisible mer, où Vénus prit naissance,
Tantôt du haut des monts je contemplais l’azur,
Tantôt, cachant au jour ma tête ensevelie
Sous tes bosquets hospitaliers,
J’arrêtais vers le soir, dans un bois d’oliviers,
Un vieux pâtre de Thessalie.

« Des dieux de ce vallon contez-moi les secrets,
Berger ; quelle déesse habite ces fontaines ?