Page:Delavigne - Œuvres complètes, volume 4, Didot, 1881.djvu/176

Cette page n’a pas encore été corrigée

Contemple, en rugissant d’amour et de fureur,
La sauvage beauté de son horrible amante.

Tout ressent de Vénus la puissante chaleur ;
Tout produit : les vallons, les fleuves, les montagnes :
La rose se parfume et le chêne verdit ;
Au fond de l’Océan la perle s’arrondit,
Et les palmiers en fleurs fécondent leurs compagnes.
Cependant les sylvains, brûlés des mêmes feux,
   Pressent la nymphe palpitante
   Qui tremble dans leurs bras nerveux
   Et de désir et d’épouvante ! …

La déesse sourit aux mortels enchantés :
Elle entend s’élever du milieu des cités,
De l’épaisseur des bois, du sein des mers profondes,
Un murmure confus de cent bruits amoureux,
   Et ce concert voluptueux
Est l’hommage éternel des êtres et des mondes.