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Ils ne tomberont, vos lauriers,
Que sur des têtes héroïques.

Mais lui, que sans l’abattre ont jadis éprouvé
Le despotisme et la licence,
Que la vieillesse a retrouvé
Ce qu’il fut dans l’adolescence,
Entourons-le d’amour ! Français, Américains,
De baisers et de pleurs couvrons ses vieilles mains !
La popularité, si souvent infidèle,
Est fille de la terre et meurt en peu d’instants :
La sienne, plus jeune et plus belle,
A traversé les mers, a triomphé du temps :
C’était à la vertu d’en faire une immortelle.

O toi, roi citoyen, qu’il presse dans ses bras
Aux cris d’un peuple entier dont les transports sont juste
Tu fus mon bienfaiteur, je ne te loûrai pas :
Les poëtes des rois sont leurs actes augustes.
Que ton règne te chante, et qu’on dise après nous :
Monarque, il fut sacré par la raison publique ;
Sa force fut la loi ; l’honneur, sa politique ;
Son droit divin, l’amour de tous.

Pour toi, peuple affranchi, dont le bonheur commence,
Tu peux croiser tes bras après ton œuvre immense ;
Purs de tous les excès, huit jours l’ont enfanté,
lis ont conquis les lois, chassé la tyrannie,
Et couronné la Liberté :
Peuple, repose-toi ; ta semaine est finie !