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CHAPITRE VI

Autour d’une palette.
La saignée et ses détracteurs.


I. — L’original du docteur Sangrado : Philippe Hecquet. — Un médecin moraliste : Le brigandage de la médecine (1732). — Hecquet iatro-physicien. — Il prône la saignée copieuse. — Polémique avec N. Andry (1707-1710).

II. — Sylva préconise la saignée du pied. — Objections de Hecquet. — Les effets de la saignée ; évacuation, dérivation, révulsion. Théories de Sylva. — Elles sont réfutées par Sénac et Quesnay (1730). — Quesnay et La Peyronie. — Quesnay à la Cour. Il devient médecin de la Pompadour.

III. — Sylva consulté pour Louis XV en 1721. — Le roi est sauvé par une saignée au pied, prescrite par Helvetius. — Sylva, sa femme et les femmes. — Mme d’Epinay, Gatti et la saignée au pied.

IV. — Le système du docteur Marteau. — Les mésaventures d’un ruminant. — Marteau écrit contre l’usage de la saignée (1753). — Son opinion est condamnée par la Faculté (26 juin 1756). — Un libelle de Barbeu du Bourg. — Procès de Marteau contre la Faculté (1756-1758). — Ouvrages et thèses sur la saignée. — Les succès du docteur Renard.


I


Lorsque Gil Blas de Santillane amena le docteur Sangrado au chevet de son maître le chanoine Sedillo, lequel comptait soixante-neuf ans, aimait la bonne chère et goûtait le bon vin, le docteur déclara que la vieillesse anticipée est toujours le fruit de l’intempérance ; il fit donc saigner copieusement son malade