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Je regardai autour de moi, et à chacun de mes regards apparaissait une fleur nouvelle.

Couchée au bord du ruisseau, je ressentais quelque chose d’indicible.

Une douce clarté régnait dans le parterre, ce n’était plus la nuit, mais ce n’était pas encore le jour, et cette lumière incertaine portait à la rêverie.

L’air était tiède, les grappes dorées d’un ébénier pendaient sur mon front et m’enivraient de leurs parfums.

L’eau coulait à mes pieds se heurtant contre les roseaux, et son bruit doux et léger comme une plainte amoureuse, comme le bruit d’un baiser apporté par la brise, se mêlait à la note harmonieuse d’un oiseau matinal.

Alors une forme élégante et gracieuse se dessina devant moi ; c’était une jeune femme dont la beauté rayonnait sous des voiles de gaze et de dentelles, et une couronne de fleurs ornait son front pur et blanc.

Ses lèvres s’entr’ouvrirent dans un doux sou-