Page:Delaunay - L Enlevement de Celine.djvu/80

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 70 —

assez l’idée, quand on faisait mouvoir le globe, de petites fleurs s’agitant dans un espace comme liquide.

Ce que je remarquai principalement, était un objet qui semblait surnager à la surface et dont je ne pouvais distinguer la nature, bien qu’il me parût plus parfait que les autres.

Ce petit globe, pour moi qui avais déjà écrit Les Malheurs d’une Rose, me fit l’effet d’un monde de fleurs qui me tombait du ciel, mais un monde en miniature.

Le Christophe Colomb qui eût voulu le découvrir eût pu aller le chercher dans la corolle d’une rose, il en avait la forme et les dimensions.

Cependant, bien qu’il fût frais et joli, et qu’il m’intéressât beaucoup, il ne laissait pas que de m’embarrasser.

Cet univers ne semblait pas formé, il n’offrait encore qu’un amas de couleurs, où la pourpre se mêlait à l’or, à l’émeraude et au blanc pur des lis. C’était, enfin, une confusion de richesses de nuances, sans forme distincte.