Page:Delaunay - L Enlevement de Celine.djvu/61

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 51 —

Il fallut bien aussi qu’elle se rendit compte du lieu où elle était, et il s’en manqua peu que madame Derozel ne la traitât de sotte ; cependant Céline n’était pas sotte, mais elle était jeune, et elle était naïve.

Au dîner on servit le même mets que la veille et au souper également, ça ne variait pas, et madame Derozel ne la quittait pas de la journée.

Quand vint dix heures, la vieille dame enfin la laissa seule et se retira dans la pièce voisine, cette chambre par laquelle devait, la veille, lui apparaître son bel inconnu, et Céline put respirer. Cette fois la nuit était calme, et elle n’avait plus de séducteur à redouter.

Elle se coucha, et avant que de s’endormir elle rêva bien longtemps. Elle pensait à son village et à ses alentours si gais, aux longues promenades qu’elle faisait par la campagne, qui devait à cette heure reprendre sa riche parure de verdure et de fleurs ; à sa mère qui avait toujours eu pour elle ces petits soins qu’elle ne retrouvait pas chez sa tante.