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après ses réponses il devait être tranquille ; il ne prévoyait pas qu’il y avait un quiproquo et qu’elle se croyait enlevée par un séducteur.

Quant à madame Derozel, c’était effectivement un voyage imprévu qui l’avait obligée à s’absenter au moment où elle attendait une ouvrière. Elle avait un vieil oncle en province, dont elle était l’héritière, et qui, selon une personne qui revenait du pays, s’était trouvé subitement dangereusement malade ; mais c’était une fausse nouvelle, et le vieillard se portait bien.

Or, les frais de son voyage, une demi-journée d’ouvrière de perdue, tout cela la rendait de fort mauvaise humeur ; car madame Derozel, nous l’avons vu, était très-parcimonieuse.

Le jardinier, qui venait une fois par semaine, et cette vieille femme infirme qu’elle avait prise parce qu’elle ne lui coûtait que la nourriture, étaient ses seuls serviteurs.

Céline essuya l’orage.

— Eh bien ! mademoiselle, lui dit-elle, vous êtes là les bras croisés, si vous aviez demandé à