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paraît qu’elle n’entendit pas que l’on entrait, car elle ne bougea pas.

Céline toussa enfin, s’approcha ; la vieille, non plus qu’avant, ne se dérangea de son occupation. Ou elle était sourde ou elle était bien absorbée par ce qu’elle faisait.

Elle lui toucha le bras, alors la mère Jeanne se leva, la reçut avec un affectueux sourire comme si elle s’attendait à la voir.

Elle la fit asseoir et lui parla, mais son langage était si bizarre, si extraordinaire ! elle mangeait la moitié des syllabes ; c’était à n’y rien comprendre.

Céline crut avoir affaire à une idiote, mais elle abandonna bientôt cette idée, car la pauvre femme, ne pouvant parler puisque sa langue s’y refusait, tâchait néanmoins de se faire comprendre par des signes très-expressifs ; et la jeune fille, dans l’explication qu’elle essayait de lui donner, comprit ceci : que la personne qui la faisait venir venait de partir ; que c’était un