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de son bel inconnu. Elle relut ces mots : « Je vous enlève, comme c’est convenu, » et puis ceux-ci : « Il vous conduira au château dont je vous ai parlé. »

Elle pensa qu’il lui avait déjà écrit et que le billet était tombé aux mains de sa tante, car il connaissait son adresse, puisqu’il l’avait suivie, et il pouvait croire qu’elle vivait seule ; elle ne lui avait point dit qu’elle demeurait avec une parente.

— Quel bonheur, se dit-elle, que celui-ci n’ait pas le même sort ! Ainsi, il m’aime toujours, et moi qui l’accusais, pauvre jeune homme !

Bien qu’elle se sentît flattée de ce qu’on voulût l’enlever, puisque cela rentrait dans ses idées romanesques, c’était quelque chose cependant qui lui inspirait un certain effroi. — Un enlèvement, répétait-elle ; ce ne peut être un commis marchand, il n’aurait pas de ces procédés-là ; d’ailleurs, on parle de château, un commis ne peut avoir de château. Francine ne se trompait donc pas en pensant que c’était un ami du