Page:Delaunay - L Enlevement de Celine.djvu/34

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 24 —

Cependant certain soir qu’elle se rendait tristement au logis, elle aperçut non loin d’elle un monsieur. À sa taille, à sa tournure elle crut le reconnaître, elle hâta le pas, alors il se retourna.

Ah ! quelle singulière méprise ; ce n’était pas lui, ce monsieur avait un nez de carton, un menton d’argent ; c’était un masque enfin, et ce masque recouvrait probablement quelques plaies, et Céline qui compatissait aux peines d’autrui déplora tant de malheurs, et tout en rêvant aux infortunes de la vie elle se trompa de chemin, prit une rue en démolition et se mit dans la boue jusqu’à la cheville. Elle rentra avec ses brodequins perdus et la robe qu’elle mettait pour la première fois, un peu endommagée.

Certain dimanche Céline se trouvait seule chez sa tante ; madame Dublin venait de partir pour la campagne, pour se rendre à une réunion de créanciers dans une faillite dans laquelle elle perdait une assez forte somme, et elle ne devait revenir que le lendemain. Le facteur vint et