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sistance, il comprit probablement qu’il n’obtiendrait rien, Céline ne le revit plus.

Son étonnement fut grand, son imagination enfanta mille chimères. Quoi ! ne l’aimait-il plus ; ou bien des parents barbares avaient-ils découvert son inclination et l’empêchaient-ils de s’y abandonner ?… Comment, ce jeune homme qui semblait l’adorer, qui la suivait depuis plusieurs jours, l’avait déjà oubliée ? était-ce possible ?

Car elle croyait à l’amour profond, durable ; elle ignorait que très-souvent on traite ce sentiment avec légèreté. Pauvre Céline, elle eût frémi d’horreur si elle eût su qu’il est des hommes qui se moquent de la femme qui leur a confié son honneur, comme d’un ami trop bon enfant auquel on a chipé un bon dîner.

Céline était désespérée ; quelle qu’eût été la position de ce jeune homme, elle n’aurait certainement pas dédaigné de l’épouser, et elle éprouvait déjà quelques regrets de ne l’avoir pas écouté.