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blesse qui le fera prendre au premier abord pour une personne de distinction.

Mais ces deux personnes, voyez-les dans le même salon, il est certain qu’on ne pourra plus se tromper, parce que l’homme du monde se fera reconnaître par un langage et des manières que l’autre sans doute n’aura pas.

Mais ici, il s’agit d’une toute jeune fille qui ne sait rien des mœurs et des habitudes de Paris. Et dans ce tohu-bohu de monde dont la mise à quelque chose près se ressemble, en considérant aussi que les Parisiens, hommes comme femmes, ont un certain cachet que n’ont pas toujours les provinciaux, on ne sera plus surpris des bévues de Céline, d’autant plus qu’elle ne permettait pas à ses soupirants d’engager une conversation avec elle, elle ne pouvait donc comparer leur langage.

Il venait quelquefois à l’atelier de madame Frémont une dame d’une soixantaine d’années, une cliente très-causeuse et d’un esprit assez original. Céline l’avait d’abord prise pour une