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ne laissait pas à l’infortuné la liberté de lui parler. À part cela, c’était bien là l’amour qu’elle comprenait, c’était l’amant qu’elle avait toujours rêvé.

Mais un jour, jour fatal, ou plutôt jour heureux, puisqu’il lui fit ouvrir les yeux, Céline fut priée de porter une robe chez une cliente. Arrivée au haut de l’escalier, elle se trompa de porte, entra dans un autre logement, et vit son beau marquis assis, les jambes croisées, non pas sur de moelleux coussins, comme dans les contes orientaux, mais bien sur l’établi d’un tailleur et piquant un gilet. Elle resta stupéfaite.

— M. le marquis, fit-elle, sans trop savoir ce qu’elle disait.

— C’est moi, mademoiselle, répondit le jeune homme, agréablement surpris en la voyant entrer.

— Comment… vous vous nommez ?

— Lemarquis, oui, mademoiselle, pour vous servir.

Céline comprit sa bévue, elle balbutia quel-