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comte ou marquis, ne pouvant l’épouser à cause de sa naissance, l’aimerait avec passion et éternellement, car dans les romans les difficultés excitent toujours l’amour.

Néanmoins, en venant à Paris, son intention était de plaire, mais de résister à toutes les séductions, car elle avait été élevée dans des principes sévères. Être le rêve d’un homme de qualité, le but de ses pensées, n’était-ce pas tout ce qu’il fallait pour remplir le cœur ?

Au surplus, elle n’était qu’une enfant, et savait-elle ce qu’elle voulait ? Elle voulait des émotions pour combler le vide de son existence, elle avait soif d’événements.

Céline, un jour vit passer sous les fenêtres de l’atelier un jeune homme de dix-huit à vingt ans ; lequel fut abordé par quelqu’un qui lui dit ces mots :

— N’est-ce pas demain que vous venez chez nous, M. le marquis ?

— Si fait, répondit celui-ci, vous pouvez compter sur moi.