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était-ce là ce qu’elle avait rêvé ? Ainsi ce monsieur qui devait faire du sentiment à perpétuité, arrivait de suite à un dénoûment si maladroit !

Alors elle regarda son séducteur, et elle lui trouva ce soir-là le teint enluminé, les yeux alanguis, la parole lente et embarrassée, le ton vulgaire. Bref ! elle fut désillusionnée, elle hâta le pas pour témoigner qu’elle ne voulait pas en entendre davantage, et, dans l’amertume de ses pensées, elle se dit que ce monsieur, qu’elle croyait très-comme il faut, n’était probablement qu’un homme grossier.

Mais à son âge on est riche en illusions, elle s’endormit en rêvant à des amours plus poétiques, et le lendemain elle se réveilla avec de nouvelles espérances.

Céline était un peu vaine et très-ambitieuse dans ses projets de conquêtes. Elle avait refusé d’épouser Thomas Bazu, qui devait avoir les mains rouges et le visage commun comme son père, parce qu’elle ne désespérait point de captiver soit un comte, soit un marquis, lequel