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dut renoncer à ses projets ; mais il se trompait, ce qui rendait Céline rêveuse, c’est qu’elle avait eu d’une de ses amies quelques vieux romans de chevalerie qu’elle avait lus en cachette de sa mère.

Alors depuis ce jour sa tête travaillait, son imagination inventait, elle ne rêvait plus qu’aventures galantes, qu’amours chevaleresques accompagnées d’enlèvement.

Ayant reçu un peu plus d’éducation que les personnes de sa classe, elle ne devait pas, selon elle, rester ouvrière, elle méritait un rang plus élevé. Combien de jeunes filles du reste ont voyagé comme Céline dans le pays des chimères avant de rentrer dans la vie réelle ?

Elle se souvint que l’année précédente elle était allée à Paris passer quelques jours chez madame Dublin sa tante, laquelle tante avait une amie intime qui tenait un atelier de couturière, elle ne donna donc ni trêve ni repos à sa mère qu’elle n’eût obtenu d’elle d’aller se fixer dans cette ville et d’entrer dans cet atelier sous