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dis-je, causaient au coin d’un bon feu, dans la chambre qui tenait à la boutique, un homme et une femme.

C’était madame Micheleau, la propriétaire de la maison, et M. Bazu, son voisin et ami, le menuisier de l’endroit.

— Votre petite Céline n’est point malade, allez, madame Micheleau, lui disait celui-ci, tranquillisez-vous sur elle.

— Mais alors qu’est-ce qui la tourmente, elle si rieuse d’habitude, si causeuse ? Elle ne dit rien et elle semble triste.

— Eh ! eh ! dites donc, n’a-t-elle pas bientôt dix-sept ans ?

— Elle les aura le jour de l’an, mon cher monsieur ; le bon Dieu me l’envoyait ce jour-là pour mes étrennes.

— Et c’en était de bien douces, madame Micheleau, car elle est tout plein gentille cette chère enfant, et mignonne et travailleuse ; elle a enfin tout ce qu’il faut pour faire une excellente ménagère ; et si je puis vous donner un