en contenant les témérités, nous parvenons à fortifier les faiblesses. » Ce mot d’ordre, nous l’avons entendu répéter publiquement, le jour où la Maçonnerie s’empara du pouvoir. Et, depuis, ne l’avons-nous pas vue contenir toujours les témérités, et, en se fortifiant sans cesse, marcher au but, lentement, mais sûrement ? Les Instructions secrètes disaient de leur côté : « Pour atteindre plus sûrement notre but, et ne pas nous préparer, de gaîté de cœur, des revers qui ajournent indéfiniment ou compromettent pour des siècles le succès d’une bonne cause, il ne faut pas prêter l’oreille à ces vantards de Français[1]…, à ces nébuleux Allemands…, à ces tristes Anglais… Le catholicisme a la vie plus dure que cela ; il a vu de plus implacables, de plus terribles adversaires, et il s’est souvent donné le malin plaisir de jeter de l’eau bénite sur la tombe des plus enragés. Laissons donc nos frères de ces contrées se livrer aux intempérances stériles de leur zèle anticatholique ; permettons-leur de se moquer de nos madones et de notre dévotion apparente[2]. Avec ce passe-port, nous pouvons conspirer à notre aise et arriver peu à peu au terme proposé ». La Haute-Vente, nos lecteurs ne l’ignorent point, avait pour mission de miner le trône pontifical au temporel et au spirituel, et d’employer, autant que possible, le clergé lui-même à cette œuvre de destruction. Pour cela, il lui était recommandé d’user de beaucoup d’hypocrisie. Elle ne s’en fit point faute.
- ↑ On sait qae la Haute-Vente avait son siège à Rome et était principalement composée d’Italiens.
- ↑ Pour mieux circonvenir le monde ecclésiastigue de Rome, les Quarante avaient reçu l’ordre de fréquenter les sacrements et d’affecter les dehors de la piété. C’est de cet ordre qu’ils disaient que les cheveux leur en dressaient sur la tête.