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Mgr Lelong, évêque de Nevers, les a signalés à son clergé, après avoir choisi pour cela le moment où celui-ci était le mieux préparé à entendre une telle leçon, c’est-à-dire, au milieu du recueillement de la retraite ecclésiastique.

« Il semble qu’en ce moment l’Enfer se déchaîne contre le sacerdoce avec un redoublement de fureur. Il passe sur le clergé un souffle de rationalisme et de mondanité. On lui propose un idéal venu de par-delà l’Océan ; on le lui vante comme le seul capable de faire du prêtre l’homme de son temps et des sociétés modernes. »

Il n’est point de prêtre, ayant vraiment l’esprit de son état, qui n’ait constaté, à la grande douleur de son âme, l’action pernicieuse de ce souffle dans nos rangs. Ils sont bien rares encore, fort heureusement, les confrères qui en sont atteints, mais leur nombre n’aurait point tardé à s’accroître, si des voix autorisées ne s’étaient élevées, comme celle de Mgr Germain sur son lit de mort, pour dire : « Messieurs, soyez fidèles aux traditions de l’Église ; ne vous jetez pas dans les nouveautés. Ce n’est point par les prêtres qui s’y laissent