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crates soi-disant chrétiens ; elles forment le fond, plus ou moins déclaré, de leurs discours et de leurs articles.

« Citoyens et citoyennes, s’écriait M. l’abbé » Naudet à Angers, en avril 1895, je suis de l’ Église d’aujourd’hui et de demain, non de celle d’il y a cent ans… Le Paradis, je veux le donner tout de suite en attendant l’autre. »

Le même discours fut tenu à Lille, et le Réveil du Nord lui-même s’en montra scandalisé : « Les béatitudes célestes ! vous en avez fait dimanche bien bon marché, Monsieur l’abbé ! observait le journal socialiste de Lille. Le Ciel est trop loin, la croix est trop lourde, nous voulons le bonheur ici-bas. C’est bien là, n’est-ce pas, le langage presque impie pour lequel votre cœur de démocrate chrétien a trouvé d’éloquentes excuses. Quoi qu’il en soit, vous prêchez aujourd’hui les félicités terrestres : il est sorti de votre bouche, contre la richesse » oisive et contre l’exploitation de l’homme, des périodes enflammées que vos amis qui vous applaudissaient dimanche qualifient invariablement, lorsqu’elles sont émises par