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Lacoste, tout au bout de la cour d’honneur, devant la porte du manoir, se fait un abat-jour de sa main pour chercher à comprendre ce qu’elle voit venir dans l’avenue.

Et comme une gamine, Mme Villeroy crie à tue-tête :

— Bonjour Nounou !

Ce furent trois jours de tohu bohu, d’emballages, de ravages dans la maison. Les beaux fauteuils et la bergère du fumoir, la petite table-bouillotte du salon, une pendule, un grand meuble marqueté, toutes les miniatures, le grand lit bateau de la chambre conjugale, même la commode de la chambre de Toutoune, tout cela remué, dérangé, arraché des vieux coins du passé, secoué par les mains du chauffeur et du maître, fut cloué, comme dans des cercueils, entre des planches. L’auto faisait sans cesse des voyages du manoir à la gare de la ville.