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Ce fut avec peine qu’elle s’installa. Maintenant, accrochée parmi les lichens barbus et la mousse courte, elle passait sa tête entre les brindilles, et regardait l’eau compliquée.

« C’est là que Marie Gautrin, ma grand’mère, qui était alors une jeune fille de dix-huit ans et s’appelait Gourneville, était venue se jeter pour mourir… »

Toutoune rêvait en silence. Cette chose qu’elle ignorait trois jours auparavant, s’était passée il y avait longtemps, longtemps, alors que, dans le manoir dont le toit bleu s’apercevait au loin sous un morceau de vigne-vierge toute rouge, résidait la famille de Gourneville, — sa famille.

« Elle a dû chercher l’endroit le plus haut, comme moi. Moi, c’est pour regarder seulement. Elle, c’était pour se noyer. »

Un léger frisson courut dans le dos de la fillette. Elle serra plus fort, dans sa petite main délicate, la branche à laquelle elle se tenait. Et elle cherchait à se représenter Marie Gautrin, avec ses beaux yeux laiteux pa-