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complaisant. Cette toilette est riche, et digne d’une demoiselle.

— Maintenant, partons vite, sans ça, nous ne serons pas emmessées !

Mme Lacoste a mis son bonnet noir à brides et sa « taille » de cérémonie. Elle porte un gros livre de messe. Toutoune aussi.

Sur la route, échange de saluts avec les autres paroissiens. L’église, charmante vieillerie, s’élève dans un sombre jardin qui est le cimetière. Sous les arbres élégiaques, les tombes chevelues, avec leurs croix entremêlées, ont l’air d’être aussi venues à la messe.

Une petite église au milieu des espaces ruraux, une petite église, pierre sculptée et verre colorié, ombres et dorures, fleurs ferventes et précieuses cires, une petite église avec son clocher-fée au milieu des humbles toits de la vie agraire, semble vraiment le dernier refuge du merveilleux à l’agonie. Au bout des labours, au bout des chemins creux, voici l’encens et le latin, la musique vénérable, harmonium et plain-chant, et