Page:Delarue-Mardrus - Toutoune et son amour.pdf/33

Cette page a été validée par deux contributeurs.

maine, à cinq heures, donner sa leçon. Toutoune n’aime pas l’étude, et n’est point consciencieuse.

— Je vais aller apprendre mes leçons dehors, Nounou !

Mme Lacoste admire sans trop approuver. « Est bien du cassement de tête, tout ça ! »

Toutoune, le cartable sous le bras, toute petite entre les deux doubles rangées de hêtres de la cour d’honneur, a l’air de s’en aller à l’école. Mais l’école où elle va ne ressemble guère à celle du village. C’est le soleil et l’ombre, l’herbe et les branches, les grillons et les bourdons qui vont faire le cours. À cette école-là, Toutoune sera toute seule, ou, du moins, les petits chèvre-pieds qui sont ses camarades resteront invisibles.

Il s’agit de chercher la meilleure branche pour s’y asseoir, le livre à la main. Les grands hêtres de l’avenue ne se laissent pas faire. Mais il y a, dans le parc, un certain arbre qui a des bras de mère. Son corsage