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Il lâcha brusquement le poignet emprisonné, recula.

— Allons !… dit-il. Je vois que tu es devenue tout à fait ridicule.

Pivotant sur ses talons, il sifflota, revint, et, sur un ton péremptoire :

— Écoute !… Assez de bêtises comme ça. Je vais obtenir mon changement. On va m’envoyer dans peu de temps à Alger. Tu ne veux pas y revenir avec moi ?…

Une malice passait sur sa figure aux beaux traits. Il avait mis sa tête de côté. Sûr de lui, paisible, il était le séducteur qui reprend sa proie un instant libérée.

Marie-Ange avait croisé les bras, et elle le regardait en hochant de pitié la tête. Toutoune, toujours accrochée à elle, ne la quittait pas des yeux. Elle comprenait obscurément que c’était la suprême partie qui se jouait, bataille dont son pauvre petit bonheur était l’enjeu.

— Alger… continua-t-il comme s’il racon-