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Tu ne peux pas comprendre ces choses-là… Mais vois-tu… vois-tu…

Le spasme du chagrin la secoua plus fort.

— Vois-tu, mon chéri, ton père… ton père… oh ! quel goujat !…

— Maman… maman… répéta la petite avec de grosses larmes dans les yeux.

Mme Villeroy la regarda. Les prunelles laiteuses, pleines de drame, appelèrent au secours, silencieusement, avec l’éloquence d’un cri.

Alors Toutoune, n’en pouvant plus, se leva. Debout près de sa mère assise, elle la prit contre elle, et la tête lourde de désespoir se cacha contre la fragile épaule, et les mains tragiques s’appuyèrent sur l’étroite poitrine, emmêlées dans les deux nattes pendantes d’écolière.

Elle pleura longtemps comme cela, sans plus rien dire, abandonnée, en pleine confiance, en pleine tendresse. Soigneusement, Toutoune passait sa petite paume sur les