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nom, copiée sur celle de mes cheveux et de mes joues.

Mon père, à ce premier retour, me dit, dès le soir de leur arrivée :

— Toutoune, pourquoi es-tu laide, ma fille ?

Et maman répondit :

— Elle ressemble à la vieille tante Dorothée comme si on la voyait. Franchement, c’est agaçant !

Tous deux eurent un fou-rire. Moi je n’étais pas fâchée. Je ne pouvais pas être fâchée. Maman était là.

Je n’avais jamais oublié ses yeux. Et pourtant j’en eus, dès l’instant où je les revis, une surprise inouïe. Je croyais les avoir inventés dans mon souvenir. On embrouille tout, quand on est si petit ; et j’avais eu déjà le temps de contrôler que bien des choses qui ne changent pas n’étaient plus les mêmes à mes regards, depuis que je grandissais.

Mais les yeux de maman…