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— Voilà… murmura-t-elle. Je n’ai plus personne, maintenant.

Elle cacha sa figure dans ses mains et se mit à pleurer doucement.

Toutoune, debout devant elle, la regardait. Toute son âme criait : « Je suis là, moi ! » Mais elle ne le dit pas.

Honteuse et repoussant l’instinct péremptoire, elle essayait de ne pas entendre sa pensée :

« Elle est à moi toute seule, maintenant… »

Adèle, depuis ces trois jours, faisait de son mieux pour assurer le service, comme on dit. Cette fille était trop heureuse d’être restée en place et aux mêmes gages, à une époque où les domestiques souffraient de la dureté déchaînée des patrons. Mais le résultat de ses efforts n’était que désorganisation.

Les repas en retard, composés de viandes